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La beauté Maximale, roman |
Format: 14x20
cm./broché/92 pages/ISBN: 2-916086-09-9/Prix EUR:
15,00 |
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Hors du troupeau point d’avenir ! Tout
animal sait cela dès sa naissance. Mais
Berthe, elle veut pas rester dans le
troupeau. La campagne, elle n’en peut
plus ! Alors…, elle part pour la ville,
sa maman l’avait pourtant prévenue !
Dans La beauté Maximale, Franz Bartelt
nous décrit, avec un humour féroce, la
métamorphose de « Berthe la campagnarde
» en « Suzy la citadine ». Pas à pas, au
travers de sa correspondance, nous
découvrons ses joies et ses peines… Dans
cette pièce épistolaire, l’auteur met
dos à dos « deux mondes » où les
apparences priment sur l’être humain.
Comme toujours, chez Franz Bartelt, les
personnages vont jusqu’au bout de leur
logique absurde. Absurde ? A vous de
voir ! |
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On
dit que l’amour n’a pas de limites. Dans
Liaison à la sauce, Franz Bartelt va
jusqu’au bout de cette assertion en
bousculant, selon sa bonne habitude, les
culs-bénits et les narines pincées. Son
duo d’amoureux, il est vrai, s’est comme
échappé du Gargantua. C’est peu dire que
Max est gros et Nadège obèse. L’un et
l’autre ont la chair débordante et la
solitude chevillée au cœur. Jusqu’à ce
que Max décoince la roulette du caddie
de Nadège. Ce simple petit geste d’homme
courtois va libérer des échanges
épistolaires d’abord polis, puis
complices, puis intimes. C’est que tout
chez ces deux-là fait dans la démesure,
et jusqu’aux privautés qui libèrent une
libido assoiffées de sensations et
d’amour. Oui, d’amour, comme dans chaque
roman de Franz Bartelt. Car si notre
Ardennais pousse la chose jusqu’à ses
extrémités les plus épicées, déclenchant
au passage des rires énaurmes, il le
fait comme dans une fable. Dans tous ses
livres, Bartelt met du spectacle -
choquant, poétique ou désopilant. Le
lecteur pressé s’en contente comme d’un
numéro de cirque mené à la perfection.
Les autres sentent la plongée dans la
condition humaine, avec ses grandeurs et
ses turpitudes, son infinie misère.
Ainsi, au-delà de la coprophagie, la
soif d’amour qui anime Max et Nadège
peut bouleverser par sa candeur et son
désir d’absolu. Conseillons au lecteur
pusillanime de se munir d’un pince-nez
et de gants de chirurgiens dès l’entame
de Liaison à la sauce : il en aura
besoin, et verra la lunette de ses
watères d’un œil nouveau après quelques
pages. |
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Même
constat de profondeur dans La Beauté
maximale même si cet ouvrage montre
moins d’impertinence que le précédent :
derrière l’apprentissage de la ville par
une naïve campagnarde, il y a pêle-mêle
toute la difficulté des relations
humaines, la volonté de l’héroïne d’être
reconnue par les autres et cette
tyrannie des apparences qui étouffe les
individus jusqu’à les broyer dans leur
chair. A nouveau, si Berthe devenue Suzy
pour la beauté du prénom se met à
maigrir, c’est pour plaire et se laisser
aimer afin d’exister un peu malgré une
existence banale à mourir. Le rire
déclenché par Bartelt tient des
situations, mais aussi et surtout d’une
liberté et d’une justesse de ton de
nature à nettoyer les neurasthéniques de
la grisaille qui leur envahit les
boyaux. À quand du Bartelt prescrit par
la Faculté de Médecine ? La Beauté
maximale pour les anorexiques, Liaison à
la sauce pour les constipés, Le jardin
du bossu pour les élus adroitement à
gauche, Terrine Rimbaud pour les
suicidés potentiels et les femmes de
boucher, D’une Ardenne et de l’autre
pour les bibliophiles et les lecteurs
des Amis du même nom. |
Alain
BERTRAND |
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